Daniel Lanois trio

le 28 mai 2023 à 19 h 30

Daniel Lanois trio

Tout a commencé en banlieue de Berlin, dans une petite chapelle, par une harmonie à trois voix. Daniel Lanois et deux potes. Jermaine Holmes y est, à la batterie, le puissant Jim Wilson à la basse et Lanois à la guitare. Leurs trois voix se confondent et se répondent. L’acoustique de la chapelle est telle que les voix sont trop belles. Les instruments se taisent. Les voix remplissent la nuit.

C’est cette configuration dynamique qui se présente maintenant en spectacle, en présentiel et autrement. Plus Lanois voyage, plus il sent que tous les médias se confondent : le disque, la radio, Internet, la télé, les festivals, la vie elle-même et, bien sûr, le CHANT­.

« L’instrument d’origine, c’est-à-dire la voix, est bel et bien vivant dans cette configuration en trio. »
-Daniel Lanois

 

Daniel Lanois

Daniel Lanois est un nom qui mérite d’être mentionné aux côtés des meilleurs expérimentateurs sonores du 20e et du 21e siècle. Oui, il a été disposé à se retirer à l’arrière-plan alors que d’autres prennent le devant de la scène, mais cela ne devrait pas diminuer sa contribution, qui se répercute sur pratiquement tous les styles et sons de l’ère moderne. Peu importe le genre, acoustique ou électronique, roots ou futuriste, underground ou pop, la signature de Daniel Lanois y est. De plus, il expérimente toujours aussi avidement qu’il ne l’a jamais fait. Après de tels succès, plusieurs musiciens se reposeraient sur leurs lauriers, mais Daniel Lanois, lui, a toujours soif de nouveautés. Il nous surprend donc toujours avec une musique aussi belle et nouvelle que jamais.

Daniel a grandi à Hull, au Québec, une ville connut pour le jeu et la boisson – “sur le côté gauche des voies” comme il dit. Sa famille n’était pas aisée, mais une base musicale solide est là dès le début : son père jouait du violon, sa mère chantait, et la musique était au centre des choses lors des réunions de famille. “Nous n’avions pas d’argent pour sortir”, explique-t-il, “et il ne se passait pas grand-chose, donc ce que nous faisions, c’était des réunions où tout le monde – oncles, tantes, n’importe qui dans la famille élargie – jouait de la musique ensemble.” Cela a fait naître en lui une tradition vivante et respirante de racines de musique folklorique, alors même qu’il découvrait ses propres goûts de la culture pop de l’époque. Au fil de son enfance, il s’est imprégné de musique Motown, de R&B et de rock’n’roll, puis de l’explosion psychédélique. À l’approche du lycée, il savait déjà qu’il devait poursuivre une carrière en musique.

Un jour sa mère met les enfants dans la voiture pour ne plus jamais regarder en arrière. Le jeune Daniel Lanois jouit donc de plusieurs libertés après la séparation de ses parents, ce qu’il qualifie comme “la meilleure éducation que l’on puisse avoir”. Alors qu’il est encore adolescent, Daniel fait les choses à sa façon. Il installe un studio dans le sous-sol de sa nouvelle maison familiale en Ontario, et la musique devient une carrière avant même qu’il ne puisse terminer ses études. Il se forge rapidement une réputation auprès des musiciens locaux. Il démontre ses capacités de travailler en studio, tout en pensant comme un musicien. Cette réputation se répand progressivement à travers le Canada, alors qu’il déménage son studio dans de plus grands locaux et réalise de plus gros travaux. Il passe les années 1970 comme “producteur-compagnon”, perfectionnant ses compétences techniques.

Vers la fin de la décennie, sa réputation atteint les oreilles de Brian Eno, qui le recrute pour l’aider avec sa série d’albums intitulée “Ambient”. Ces albums, réalisés avec la collaboration de musiciens talentueux, comme le claviériste Harold Budd, sont légendaires. Ensemble, Lanois et Eno ont perfectionné l’idée du studio comme un instrument. Ils ont fait en sorte que chaque partie de la production devienne une partie intégrante de la texture globale. Ils ont réussi à trouver l’équilibre parfait entre l’expérimentation d’avant-garde et le simple plaisir de produire des sons. Un plaisir que Daniel continue de poursuivre dans tout ce qu’il fait depuis. L’approche bien fondée et sans fioritures de Daniel vis-à-vis le studio s’est avérée être un contrepoint idéal aux envolées cérébrales et fantaisistes d’Eno. Leur point en commun? leur amour espiègle de la spontanéité. Les albums “Ambient” ont atteint leur point culminant avec “Apollo” en 1983, album dans lequel la guitare “slide” de Daniel glisse à travers les paysages sonores, évoquant la pesanteur de l’espace. Depuis, ces sons n’ont cessé d’inspirer les expérimentateurs de la musique ambiante, de l’electronica, des disques “dancefloor” et “downbeat”.

Sa connexion avec Eno emmène Lanois à travailler sur certains des disques les plus vendus de l’époque, en collaborant avec des mégastars comme U2 et Peter Gabriel. Ce qui rend ses productions si unique est cette volonté de trouver la bonne approche pour le bon artiste, sans jamais utilisé de formule. Toutefois, Daniel continue les explorations de son côté en se basant sur les expérimentations des albums “Ambient”.

En 1987, dans une session d’enregistrement avec nul autre que Bob Dylan, Lanois sort une boîte à rythmes Roland TR-808 qu’il utilise comme outil de composition, donnant le coup d’envoi au groove de l’album “Oh Mercy”. Cette contribution en fait l’une des réinventions créatives les plus spectaculaires de la carrière de Dylan. Durant ces années et celles qui s’ensuivent, Lanois et Eno font d’importantes contributions à la culture de la musique électronique, l’album de “Achtung Baby” de U2 n’est qu’un de plusieurs exemples.

Ce refus de rester assis, cette soif constante d’idées et de techniques nouvelles, a également défini le travail solo de Daniel. Bien que ses albums soient peu nombreux et espacés, chacun puise profondément son inspiration dans le son et le style qui caractérise maintenant Lanois. Il démontre qu’il n’a pas peur d’explorer toutes les facettes de son identité musicale : que ce soit à travers ses traditions canadiennes-françaises, de son héritage folklorique bilingue, ou en jouant avec des thèmes rock traditionnels qui contiennent des manipulations électroniques, “shoegaze” ou “post-rock” de l’époque de sa jeunesse, chacun de ses disques a un esprit de quête. Plus récemment, il a atteint un riche filon créatif ; que ce soit sur le rythme complexe dans “Flesh and Machine” ou dans la légèreté de “Goodbye to Language”, il va jusqu’au bout dans ses expérimentations. Sur ces deux disques, il relie ses instincts modernes avec le contact constant de la technologie en studio afin de développer un enracinement naturel qui peut seulement être le résultat d’une vie dédiée à la musique.

“Goodbye to Language” est l’intersection parfaite de plusieurs chemins ; la musique comme arrière-plan constant de son enfance, les expériences avec Eno qui ont changé le monde de la musique, et ses vols à travers les atmosphères les plus raréfiées du courant dominant de la musique. À partir des sons de sa guitare en acier à pédales, et avec une rigueur de composition, il construit des paysages de rêve qui rappellent les compositeurs contemporains du XXe siècle tels que Ravel et Debussy. Son sens du futurisme sonore à la fois innovateur et naturel ne peut venir que d’un musicien qui s’est enraciné dans toute l’histoire de la musique. Et, tandis que les fusions d’influences peuvent parfois conduire à l’homogénéisation du mélange de matériel source, ce disque fait exactement le contraire : il met en évidence ces plus importantes influences. Daniel le qualifie comme suit : “Je travaille sous la bannière de la musique “soul” – une musique qui se sent bien et qui vient d’un endroit véridique.” Lorsqu’un musicien avec autant d’expertise et d’expérience que Daniel raconte sa vérité personnelle, il est impossible de ne pas écouter attentivement.

Venetian Snares x Daniel Lanois

Les collaborations sont toujours plus probables lorsque les objectifs finaux sont les mêmes. Un respect mutuel entre Venetian Snares et Daniel Lanois a conduit à plusieurs années de germination créative. Le résultat : une exploration complète de huit titres publiée le 4 mai sur Timesig/Planet Mu.

Le chemin commence en 2014, après que Lanois ait contacté Venetian Snares (alias Aaron Funk) afin de lui dire qu’il est fan de son travail. À l’été 2016, les premières racines du projet apparaissent quand Funk se retrouve à Toronto entre quelques spectacles. Apportant son équipement au studio de Lanois, les deux commencent à jouer ensemble pour la première fois dans ce qui s’est avéré être un moment formateur de leur parcours créatif commun. “J’adore faire de la musique avec Dan, il a une réelle compréhension de la façon de créer un monde et de construire ce qui peut exister dans ce monde”, commente Funk. « Venetian Snares x Daniel Lanois » innovant et poussant les limites de la musique moderne, fait naître ce que Lanois décrit comme “un ensemble d’œuvres motivées par l’exploration”. Funk jette les bases avec des percussions tandis que Lanois chevauche le pédalier, entremêlant leurs styles dans une nouvelle tapisserie sonore.

Heavy Sun : le prochain corpus musical de Daniel Lanois

“La route m’appelle tandis que la musique continue de me guider à travers les labyrinthes de chansons, de messages et d’inventions. Entouré une fois de plus d’un talent que j’admire, ce nouvel ensemble d’œuvres présente un chant harmonieux avec une capacité intrinsèque à élever l’esprit.” Cette fois Daniel décrit sa prochaine aventure musicale : “Heavy Sun”.

“De l’électrodynamique au chant soul, ce nouvel entourage représente ce qui me passionne actuellement. Alors que la musique parcourt les ondes, nous continuons notre chemin en tant que troubadours vers la scène pour cet échange que nous aimons tellement ; le spectacle en direct.”

Heavy Sun est composé d’un casting de personnages talentueux, soit Rocco Deluca à la guitare et au chant, Jim Wilson à la basse et au chant, et Johnny Shepherd à l’orgue et au chant.

 

Lanois nous arrive donc avec un tout nouveau projet ; une nuit de chansons et de balades dans le tapis roulant musical qui caractérise son style unique.

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